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Mars, Vénus (Uranus ?)

Heh, moi aussi j'aurais pu faire un best seller.

 

Avec des idées flippantes et des constats plus réalistes,tout n'est pas bon à avaler dans ce bouquin que j'ai lu avant l'été dernier.

Sivous ne l'avez pas lu, je vais vous épargner cette peine.

« quoi TK t'as pas envoyé brûler en enfer cebouquin ? » me dit on en studio.

Alors bon, ce bouquin je l'ai trouvé un jour sur la tablecommune de mon ancien kot, je l'ai lu en une fois et je l'y ai remis sanssavoir à qui il appartenait. Donc je vous raconte ce qui suit de mémoire.

 

Depuis les lustres que ce bouquin est sorti, y'a mêmequelqu'un qui s'est cru malin d'en sortir un autre intitulé «/ moi deVénus, toi de Mars, ou peut être l'inverse/ » limite avec un hihihhi enarrière plan.

Enfin, *l'auteur du bouquin à l'origine prend la précaution,au début de son livre, de préciser que les comportements qu'ils décrits commeféminins peuvent se retrouver chez des sujets masculins (sans pour autantqu'ils soient efféminés), et vice versatile.*

Ce qui fait que ses conseils sont aussi applicables auxcouples homosexuels.

 

L'auteur est donc thérapeute de couple depuis les 20 annéesprécédant l'écriture de son livre.

Ses écrits partent de la bonne intention donc, de vouloirréunir les couples qui se sentent sur une pente savonneuse ET qui veulentaméliorer ça.

Pour ce faire, il va falloir mieux comprendre l'autre, etpour ça, distinguer les oppositions entre les réactions naturelles d'un genreet de l'autre face à des situations données.

En général.

Les grognasses de Vénus se plaignent le plus souvent de leurcopain/conjoint/mari/Jeannot lapin en ces termes : « il ne mecomprend pas » , « il n'est pas à mon écoute », alors qu'elle neprennent jamais la peine d'expliquer, sous prétexte que c'est évident, etplutôt que d'examiner ensemble ce qui ne va pas, préfèrent changer departenaire à la première difficulté, attendant passivement que le princecharmant qui aura tout compris comme un télépathe tombe du ciel.

 

Certes, avoir un minimum de goûts et de centres d'intérêtcommuns fait les couples les mieux lotis parce qu'ils communiquent spontanément.

Mais bon, « être télépathe » c'est avoir eu assezd'expérience de couple pour savoir faire face à des tas de situations. Et ças'apprend aussi avec l'autre par la discussion. Chaque combinaison de couplefonctionne d'une façon unique, donc si vous tenez à votre couple, apprenez àrepérer ce qui vous parait évident.

 

Pour ça je suis d'accord.

Ce qui est affligeant dans celivre c'est qu'il définit les comportements masculins et féminins commediamétralement différents et donne raison aux personnes qui préfèrent laisserleur partenaire dans l'incompréhension plutôt que de leur éclaircir ses propos.

Ce livre dit que les femmes aiment parler de tas et tas dechoses, parce que pour elles, le langage possède une dimension qui n'est paspremièrement sémantique, mais plutôt émotionnelle. Ce qui amène naturellement àdes contradictions, car nos sentiments, une fois communiqués, prennent unenouvelle mesure.

C'est-à-dire qu'une femme qui parle exagère toujours, et elles'en moque bien de ne pas être rigoureuse dans le choix de ses mots.

Exemple :

Elle : « on ne sort jamais! »

L'autre : « quoi ? Mais on est sorti il y a 3jours »

Elle : « voilà, tu ne comprends rien ! »et sans plus d'explication, elle se fâche, et la dispute commence. En employant« jamais » elle voulait dire « trop peu souvent à mongoût », mais pour appuyer son idée avec véhémence elle l'extrêmise dansses mots.

Le comportement masculin (que l'on peut retrouver aussi bienchez les filles si vous avez suivi), emploie ses mots pour leur sens, et lesentend de la même façon.

 

Autre source de confusion : la réaction face à unproblème.

Si la femme à un problème et en fait par à l'homme, c'estavant tout pour se confier à quelqu'un, mais combien d'entre elles savent qu'unhomme non averti et bienveillant verra la situation de la façon suivante :

Tu as un problème qui te rend malheureuse ? Je vaist'aider à le résoudre pour que tu ailles mieux.

Y'a des filles qui veulent qu'on les aide à résoudre leurproblèmes, et pour celles qui voulaient se confier sans être averti de cetteréaction naturelle de l'homme, elle percevront la situation d'une façon bienplus déconcertante :

J'ai un problème et j'aimerais être écoutée par toi pour mesentir mieux. Mais tu ne veux pas m'écouter puisque tu rejettes ce dont j'aienvie de parler.

Ici, on s'épargnera bien des disputes en mettant des mots àvaleur sémantique sur nos intentions.

Si vous voulez être écouté, pensez à dire à l'autre que çavous fait beaucoup de bien de vous confier.

Et pour les mâles de la planète snickers, sachez que sivotre femelle s'énerve toute seule en racontant ses déboires ce n'est vraimentpas contre vous.

 

Du côté homme maintenant, imaginons que vous avez passé uneputain de journée de merde. Contrairement aux femelles, les mâles confrontés àune emmerde préfèrent s'en occuper seul et donc, ne pas se confier.

Ilconviendra donc, en tant que femelle, de ne pas chercher à tout prix à savoir cequ'il a « mais dis moi ce qui ne va pas enfin mon chéri ! tu m'aimesplus c'est ça ? snif ! je vais me jeter du haut du trottoir! ».

Pour un twix (ouais bon, mars…), c'est très chiant de devoirse partager le mérite de la résolution d'un problème, et très valorisant en sonfort intérieur de s'en sortir tout seul.

Pour s'en défaire plus facilement, le mâle se consacrera àune activité qui utilise très peu la réflexion, celle-ci étant préoccupée parle problème. Laissez donc votre mâle venir vers vous pour se confier si il en aenvie, ce n'est pas contre vous si il ne vous raconte passes emmerdes, c'estplutôt parce qu'il veut vous épargner ça. Si vous le laissez tranquille sansl'accaparer, il reviendra tout seul vers vous « comme un élastique »,en meilleure forme que jamais.

 

 

Ces conseils sont bien utiles même si on ne croise pas cescomportements dans notre couple, mais d'autres parties de l'ouvrage sontconsternantes :

 

Comme quand il parle de comptage de points affectifs.

Avecles cadeaux que l'homme doit faire à la femme. Là il fait bien de dire que lescadeaux n'ont pas besoin d'être coûteux pour plaire.  En même temps, si le geste seul comptait onpourrait faire comme au théatre et faire le geste de « tiens, c'est uncadeau », et ça suffirait.

Mais bon, y'a des gens plus ou moins matérialistes.

Tout ça me rappelle que l'on apprend aux filles à se faireacheter, à ne pas être des filles faciles qui ont droit aussi au désit et auplaisr, qu'il vaut mieux être une pute de luxe et se faire payer très cher sesprestations. (« rho non ! j'embrasse pas avant qu'il m'ait offert aumoins deux restos, et je couche pas le premier soir ! »)

 

L'auteur utilise la métaphore de la caverne pour désignerl'isolement du mâle, et la métaphore du puis pour la femelle.

Il paraît que ces périodes de questionnement intérieur sontpériodiques et régulières. Les traverser fait faire une remise en ordre devotre façon de voir les choses pour vous adapter au situations présentes.

Avec ces métaphores l'auteur légitime des périodes où onpeut être imbuvable, injuste ou chiant avec l'autre « parce que c'estnormal ».

 

L'auteur précise dans un des exemples de dialogue avec safemme, qu'il ne faut jamais au grand jamais dire à sa femme qui commence às'énerver, qu'elle n'a aucune raison de l'être. C'est comme jeter de l'huilesur le feu. (pour les gens qui ont fait science po ou littéraire, l'huile surle feu ça fait du feu en plus, cémal quoi)

 

Attention dialogue de ouf d'un couple marié, qui a uncompte en banque commun:

Le mec : « ce serait bien si on investissait dansl'action ****, ça nous permettrait une retraite confortable »

La gonzesse : « quoi ? tu asinvesti en action notre argent sans me demander mon avis ? » (elle a pasl'air à côté de ses pompes déjà)

Le mec : « hein ? mais non, jamais je neferai ça, tu n'as aucune raison de t'énerver »

Et voilà, drame. En disant ça, le mec renie les sentimentschoqués de la fille qui s'est tapé un film parce qu'elle n'a pas bien écouté cequ'a dit l'autre, mais elle voudrait quand même que le mec s'excuse…

parcequ'elle a été blessée en son for intérieur d'avoir tout compris de travers.

Selon le thérapeute, si votre femme s'énerve toute seule decette façon, il faut vous excuser, même si logiquement c'est à elle decomprendre qu'elle n'a pas compris et qu'elle vous fait une scène pour rien.

Envous excusant d'une faute que vous n'avez pas commise, vous pourrez rendrepropre la situation.

C'est fou hein.

 

Aussi, il précise que les hommes (le comportement kinderchocolat) n'aiment pas s'excuser ou demander pardon, parce que ça remet enquestion leur efficacité qui les rend si bien dans leurs pompes.

 

l'auteur propose une méthode pour faciliter la communicationquand on ose pas parler. (on a tort, mais bon) Suite a une dispute par exemple,ou alors simplement pour dire ce qu'on ressent.

Ecrire une « lettre d'amour », à son conjoint, sonamant, ou a ses parents.

Mettre des mots écrits sur papier, en peu de lignes, 5 ou 15par exemple, pour les extérioriser en respectant plusieurs points.

 

  • Expliquer ce qui nous amène à écrire la lettre.

    « jesuis déçu que tu aies refusé de venir avec moi et mes amis hier mais je n'osepas te le dire en face… »

  • Dire ce qu'on attendait de la situation en question, ou del'autre.

  • Conclure la lettre en exprimant votre amour à l'autre.

 

Vous pouvez rédiger une lettre réponse, contenant ce quevous aimeriez que l'autre vous répondre. Ça vous permettra de savoir trèsclairement ce que vous voulez, et même donner cette lettre à la personne enquestion.

L'auteur conseille aussi cette méthode si vous avez unconflit avec vos parents, ou si ils ne sont plus en vie mais que vous avez deschoses à leur dire, et de rédiger un lettre réponse.

Le thérapeute explique qu'il écrit lui-même des« lettres d'amour » presque quotidiennement à sa femme et qu'ellefait de même, et que cette méthode à permis à tous les couples mais aussi lespersonnes seules qui sont venu le voir d'enfin tourner une page de leur vie etd'aller de l'avant.

 

Même si j'ai toujours fait en sorte de m'exprimer oralement,je trouve que c'est une bonne idée à considérer pour tout le monde.

 

 

Pour ce qui est de la sexualité.

Le sexe dans un couple permet de grands moments de partage,et on admettra que vous êtes tous des bêtes de sexe qui savent faire autrechose que limer comme un bourrin ou attendre que ça se passe sur le dos et quel'autre fasse tout. Le bouquin ne parle pas de technique de perfectionnementcôté sexe.

Donc, vous venez de vivre un moment de plaisir partagééquitablement en vous souciant autant de vos préférences que de celles del'autre dans une synergie alchimique parfaite, et c'était trop bon.

 

Beware, Généralité :

Après l'amour, les femmes (si elles sont pas trop fatiguées,enfin, ça voudrait dire qu'elles ont été très passives et c'est pas top engénéral) après X orgasmes adorent parler de tas de choses, envisager desprojets d'avenir fous. C'est chimique, naturel et garanti sans conservateur.

Les hommes, après X orgasmes ont reçu une sorte de somnifèredans la cafetière, auront plutôt tendance à vouloir piquer un somme. Pour nepas être trop goujat avec l'autre, acquiescez à tout ce qu'elle raconte en nevous endormissant pas tout de suite.

 

Ça fait un peu court pour le sujet mais le livre est écritpar un Américain, donc bon, si on veut se faire publier, mvoyez…

Enfin, pour ce qui est de l'éducation sexuelle pour lesadultes, avec des vraies bonnes idées

SANS parler d'anatomie, de maladies ni de reproduction ni dekamasutra, et des explications de pourquoi on a tous cru un jour que « lesexe cémal, césale, c'est un bas instinct, n'en parlons pas ©» et qu'ilfallait discipliner son corps au lieu de l'écouter, allez plutôt lire ceci.

 

http://www.ecologielibidinale.org/fr/miel-courseducsex-fr.htm

Notez tout de même que le patriarcat est mal défini, maistout le reste est intéressant, il propose même des exercices pratiques pourêtre à l'écoute de son partenaire sans un mot, et ne pas craindre le contactdes autres.

 

Enfin, il y a une partie très bien qui m'a d'ailleurs étonnédans ce livre tant j'étais dubitatif sur de nombreux passages.

Cette partietrès bien parle du droit à l'erreur et de l'éducation à la tolérance. Commentpeut-on admettre que faire des erreurs n'est pas toujours grave si on ne nousl'a jamais permis ? Comment comprendre qu'un couple fonctionne bienau-delà du principe donner / recevoir si on a connu qu'un système de punition /récompense ?

Comme toujours, on ne pense pas au tiers exclu dans lespossibilités de nos choix, et c'est bon de le rappeler.

 

Allez va, faites l'amour, pas de la musique.

:)