De la Model 3 à la Zoé

Suite à la revente de ma Tesla Model 3, j'ai cherché pendant un certain temps ce qui se faisait sur le marché de l'occasion en véhicule électrique plutôt abordable et capable de remplir un rôle similaire. On fait entre 10 et 13 mille km annuels avec de rares voyages de plus de 70km par trajet, parfois plus de 500 en étant en famille. La grande majorité des trajets consistant à me transporter seul, avec peu de bagages, parfois avec un passager, ma fille, et en de rares occasions, avec un autre adulte, et encore plus rarement en remplissant tous les sièges avec plusieurs adultes. Les voitures sont très généralement sur dimensionnées pour satisfaire des besoins rares, ce qui revient à se dire qu'on devrait habiter une maison avec quatre chambres en plus, des fois qu'on héberge toute notre famille. On doit donc collectivement porter la charge d'un objet trop gros pour 99% de ce qu'on en fait, sans parler du surdimensionnement des infrastructures dédiées à ce gâchis, qui de fait empêchent l'émergence d'alternatives au transport individuel en solo. Les dépenses publiques et privées dans les transports en solo sont énormément plus élevés que pour les transports en commun, dont l'implantation est rendue compliquée précisément à cause de l'étalement urbain et de l'envahissement de l'espace des voitures.

Les voitures étant immobiles 95% de leur temps, l'espace qui leur est dédié est énorme, surtout quand on sait que leurs dimensions sont faites pour plusieurs personnes et du cargo alors qu'elles ne sont que très rarement utilisées ainsi.

Dans les campagnes c'est particulièrement visible sur les images satellites. Les espaces piétons sont souvent absents le long des routes, les jardins des lieux résidentiels sont saignés de routes pour que des voitures puissent aller partout, ou bien qu'elles occupent carrément l'espace de passage des routes ad vitam comme si c'était normal.

Comme avec ma femme on dispose chacun d'une voiture, et qu'elle s'en sert si peu qu'il a fallu recharger sa batterie (de voiture hybride) quand elle a voulu s'en servir, on s'est demandé si c'était bien la peine d'avoir deux fois un véhicule capable de transporter 5 personnes. J'ai commencé à remplacer pas mal de trajets par l'utilisation de mon vélo longtail depuis que je l'ai acquis en 2024, j'ai eu le loisir de prendre un peu mon temps avant de me décider sur un nouveau véhicule ou non, pouvant faire des essais relativement loin avec les transports en commun ou la voiture de madame.

J'ai aussi fait quelques calculs de coût de possession en cycle de vie complet, et c'est assez impressionnant (que la voiture soit chère à l'achat ou non), surtout quand on voit à quel point la majorité des gens sous estime de très loin les frais uniquement liés à la possession d'une voiture, plus particulièrement thermique, et quand on achète principalement du neuf.

Les coûts généralement oubliés sont :

  • la perte de valeur à la revente de véhicule

  • les frais d'assurance

  • les frais de parking

  • les coûts de péages

  • les coûts de réparations

  • les coûts de pièces consommables, comme les pneus

  • le coût du carburant

  • les coûts des amendes

  • les coûts dans le pot commun (une dizaine de miliards par an pour avoir les mêmes routes, sans compter les extensions du réseau routier)

  • les externalités sur la santé de la population et la qualité de l'air (surtout dûe à la combustion d'énergies fossiles), la sédentarité, l'intensification des ilôts de chaleur avec les véhicules thermiques, et les déferlements d'innondation à cause des surfaces imperméabilisées, et les quelques 3000 morts annuelles dûes en grande majorité à des voitures.

    On arrive à une moyenne de dépense mensuelle moyenne de 400€ par voiture selon les travaux de .

    Calculateur du vrai coût d'un trajet en voiture: https://futur.eco/cout-voiture

    On a aussi une notion distordue des dépenses quand on a des coûts irrécupérables, et qu'on se sent obligé de faire un achat. C'est un peu comme la clope, les gens savent bien que ça leur coûte beaucoup pour des avantages qui n'en sont pas, mais parce qu'ils sont dépendants, ils font comme si ce n'était pas si cher payé pour supporter ce monde. Et c'est encore plus dur de concevoir que l'on peut faire sans si tout votre entourage vous incite à continuer dans une certaine direction, ou que pratiquer des alternatives vous expose à des dangers bien plus immédiats. La comparaison peut sembler étrange, mais on peut tout à fait déclarer une dépendance à la voiture particulière largement encouragée dans la société de 2025. Certains pays étaient dans le même cas que la France, puis ils ont décidé de changer les incitatifs et les infrastructures de transport pour permettre un réel report modal, et ça a fonctionné.

    J'ai moi même vécu 26 ans sans me sentir obligé de posséder de voiture, grâce à des transports en commun loin d'être parfaits, que ce soit en région Parisienne, à Lyon, ou à Bruxelles.

Aujourd'hui, l'électrification des vélos et leur possibilité de cargo, ainsi que les services de livraison et de location de véhicule permettent d'imaginer des alternatives, bien que dans la majorité des cas c'est le déménagement qui soit le plus déterminant pour concrétiser des modes de vie sans voiture.

buy this car to drive to work, drive to work to pay for this car.

  • Metric

Avec ma moitié on a regardé ce qui se faisait en véhicules intermédiaires, les fameux Véli, 100 fois mieux qu'une voiture, plus petits, plus légers (600kg max), plus réparables, plus économiques, permettant d'aller aussi vite qu'une voiture grâce à l'électrification, et plus durables.

La filière des Véli reste à lancer de façon massive, et pour le moment, ces véhicules sont difficles à essayer sans parcourir des centaines de km, quand parfois ils ne sont carrément pas du tout possibles à l'essai. Qui donc achète un véhicule sans d'abord l'essayer? Des gens qui les achètent par paquet de dix ou de cinquante, visiblement.

Autre problème, les véhicules intermédiaires, bien que prometteurs sur de nombreux points, sont généralement plus chers que des voitures d'occasion, autour de 12 000 €, avec parfois des véhicules qui tiennent plus du vélo cargo autour de 5000€. Les Véli ont beau prétendre à un prix inférieur, il faut voir dans quel contexte ils apparaissent et ce que l'on peut trouver à ce prix là. Il ne faut pas oublier aussi que les jeux de prix basés uniquement sur les comparaisons à l'achat manquent souvent de comparer la même chose.

Cette année, la rapide décote des véhicules Tesla, suite aux saluts nazis d'Elon Musk lors du discours présidentiel des USA, a permis à pas mal de monde de s'offrir un véhicule électrique à un prix dérisoire. Vendre ma Tesla n'a pas fait de Musk une personne meilleure, ou ne l'a pas découragé de financer des partis néo nazi en Allemagne ou aux USA. Mais ça a participé a faire chuter le mark to market d'un de ses plus gros moyens de rente. Ça m'a aussi permis de faire moins de dépenses sur le long terme, les assurances de voitures chères étant particulièrement onéreuses.

J'ai croisé des Model S ou X a 20 000€ sur le site de la centrale, on peut aussi trouver des Model 3 récentes à moins de 13 000€ alors qu'elles valaient plus probablement 50 000 € neuves. En règle générale on dit que toute occasion doit se faire au plus à 50% du prix d'achat. Vous sortez de la concession avec un véhicule neuf, bam, il vaut maintenant moitié prix si vous voulez le revendre.

Fait amusant, la plupart des Français achète ses voitures neuves autour de 30 000 €, c'est donc un bon point de comparaison entre les marques et c'est là où l'on devrait voir la concurrence la plus farouche.

J'ai fait plusieurs essais de véhicules chez plusieurs marques. Génralement quand vous demandez conseil à vos proches, ils n'ont jamais trop expérimenté en dehors des une ou deux marques que connaît leurs parents, sauf si ce sont des fondus de belles voitures. La familiarité avec une marque est un gros enjeu pour les ventes, et comme les gens n'achtent pas des voitures tous les ans, les marques mettent énormément de pognon pour inciter les gens à le faire tout en faisant en sorte de ne pas trop se fatiguer à vraiment proposer d'évolution qui montrerait à quel point elles peuvent faire beaucoup mieux. La merdification est en place depuis bien trop longtemps, les gens se sentent assez obligés de posséder des voitures, pourquoi vouloir casser une affaire qui marche ?

Bref, en comparant chez plusieurs marques et en regardant quelques revues, on s'apperçoit que dans l'ensemble, les marques se fournissent en équipement et en plateformes chez des fabricants qui font à peu près la même chose. Les finitions sont une grosse source de marges, une caméra de recul ou un GPS peuvent être vendus 2000 ou 3000 €. Mais dans la plupart des voitures, les GPS sont totalement inutilisables. Ils rament souvent plusieurs secondes lors d'un clic tactile, l'écriture se fait sur un clavier qui n'est pas azerty, ils ne comprennent rien quand on tente une commande vocale, l'écran de caméra de recul a une résolution dégueu et des lignes de guidage inutiles. Personne n'a trouvé que ça posait problème pendant les contrôles qualité apparemment, et je ne parle pas de véhicules qui ont 20 ans, mais bien des choses relativement récentes, sorties il y a 5 ans.

Pendant longtemps, la Zoé dominait largement les ventes de véhicule électriques avec un prix de vente autour de 25 000 € (32 000€ pour la finition la plus chère), puis ce fut les Model 3, puis les model Y. Aujourd'hui encore, si vous croisez un véhicule électrique, le stock de Zoé domine largement, notamment parce que cela a été vendu à des flottes et autres collectivités territoriales. Le pendant utilitaire du kangoo élec est aussi assez visible, même si on trouve d'avantage de camionnettes thermiques.

Cependant, franchement, Renault, faites mieux. La Zoé que j'ai pris était très bonne parmi les voitures les plus abordables, et elle n'est vraiment pas impressionante. Elle date de 2018 et avait seulement 23 000 km au compteur, l'intérieur est en excellent état, et sa finition était l'entrée de gamme. On peut donc supposer qu'elle coûtait autour de 22000€ neuve après le bonus écologique. 4 portes, 5 places, un coffre confortable de 400 litres, 41kWh de batterie, soit une autonomie estimée de 230km. Une charge rapide limitée à 20kW, un moteur de 90kW.

La batterie est disponible à la location ou a l'achat. On a donc le choix en contactant Mobilize suite à l'achat d'occasion de louer entre 60 et 110€ mensuels selon le nombre de km prévus, ou de racheter la batterie qui neuve vaut 8500€. Là ils proposaient un rachat à 3000€. Certaines personnes dépensent 3000€ par an juste en carburant pour leur voiture thermique, c'est fou non? ( pour l'électricité moi c'est plutôt 350€ annuels)

J'ai demandé l'état de santé de la batterie qui reste très bon après 8 ans (mais c'est normal, elle a fait assez peu de km et ça fait pas mal d'années que les batteries durent bien pour tous les constructeurs).

Mais au niveau des finitions y'a pas mal de choses qui font que c'est plutôt une twingo avec un moteur un peu plus musclé, et un semblant de climatisation.

Ayant pratiqué de la conduite sur voiture luxueuse j'ai donc fait quelques concession qui sont douloureuses à l'usage, mais le plus incompréhensible c'est de se dire qu'au même prix on a, neuf, possibilité d'avoir toutes ces choses qui manquent.

Ce qui ne va pas sur la Zoé

Mais y'a quelques trucs vraiment pas fou sur une voiture qui valait neuve pas loin de 30 000 € en 2018:

  • les vendeurs ne comprennent rien à l'électrique et ne sont pas en mesure de citer des chiffres clés sur ce qu'ils vendent, que ce soit chez Kia, Nissan, Audi ou Renault non plus. C'est flagrant d'amateurisme. Si vous voulez être un peu renseigné aujourd'hui encore où on voit souvent parler de transition énergétique dans la mobilité, y'a pas de secret, il faut aller lire des blogs de gens qui la pratiquent.

    Pour un secteur qui représente près d'une voiture sur quatre vendue en 2025 c'est affligeant de voir à quel point les vendeurs sont nuls.

J'ai pratiqué la Tesla Model S depuis 2017, puis la Model 3 en 2021. Ce sont des voitures à la pointe de la technologie, avec des équipements très bons de façon générale, une interface épurée et une évolutivité qui est vraiment visible année après année, bien qu'on ne puisse pas en dire autant des promesses d'auto pilote. Je pars donc d'une expérience avec des voitures rudement bien foutues bien que très encombrantes. Voici donc une petite liste des choses que je trouve vraiment pas terrible sur les Zoé, qui je le rappelle, sont censées être vendues neuves autour de 30 000€ et faites de pièces qui dans la grande majorité sont faites en chine:

  • un message à chaque démarrage qui nous demande de respecter les règles locales de conduite et de conduire prudemment. WTF?
  • pas de contrôle électrique des vitres à l'arrière, sérieux? On a donc le retour des fameuses poignées manuelles, yay! C'est tellement années 80. Ça c'est le gros point commun avec une twingo a 7000€ neuve.
  • pas de moyen de régler les sièges en hauteur. Pour beaucoup de voitures c'est le cas sur les sièges arrière, mais là sur l'avant, pour le siège conducteur c'est le seul modèle que j'ai vu comme ça, même sur des versions plus récentes.
  • pas de possibilité de charger son téléphone en le posant ou en le branchant.
  • une grosse poignée pour passer du mode parking au mode drive ou reverse, façon poignée de vitesse, pas ouf. Surtout le placement du mode reverse en deuxième.
  • pas de radars de proximité
  • pas de caméra de recul
  • le régulateur de vitesse a un comportement incompréhensible, obligé de lire le manuel pour piger comment lui faire fermer sa tronche ou savoir sur quoi on a défini la vitesse de croisière. freiner ne le stoppe pas, et la voiture est infoutue de ralentir si un véhicule à l'avant est présent, et s'arrêter. C'est un truc que fait la majorité des régulateurs sur les voitures relativement récentes. Certains osent même appeler ça de l'auto pilote. Je ne me servais que très peu souvent de l'autopilote sur les Tesla donc on ne peut pas dire que ça me manque.
  • pas de volant chauffant (ça on l'apprécie vraiment en hiver)
  • une poussée d'accélération vraiment pas égale entre la faible, moyenne et haute vitesse.
  • pas de gestion de l'anti dérapage intelligent.
  • quasi pas de frein moteur, et aucun réglage, je dois passer souvent du frein à l'accélérateur
  • pas de possibilité d'avoir une clé sans contact.
  • pas de verrouillage ou déverouillage à l'approche ou à l'éloignement.
  • une procédure de mise en marche et d'extinction qui demande d'avoir la clé dans son emplacement et d'être en mode parking.
  • pas de détection du manque de frein parking et son activation activation quand on est garé en côte.
  • pas de passage des feux de route à des feux de croisement quand on croise quelqu'un.
  • la batterie a une connexion 4g pour cafter à Renault les endroits où on se charge et où on habite, mais l'ordinateur de bord ne dispose pas de cette connexion pour mettre à jour le système ou le GPS.
  • le GPS est vraiment nul. Il est étonnament plus réactif que chez d'autres marques mais c'est inadmissible d'avoir un truc aussi pénible d'usage.
  • impossible de tirer d'avantage de poussée quand on est a plus de 90km/h, ou de démarrer fortement. C'est un gros malus qui fait que certains endroits avec aucune visibilité ou presque sont considérablement plus dangereux qu'avec une voiture plus puissante.
  • La performance d'utilisation de 160 wH du km, égale à des véhicules électriques plus lourds sur le marché montre une optimisation du moteur qui manque d'efforts. Des optimisations ont cependant été faites sur les années suivantes, les Zoé plus récentes annonçant 400km d'autonomie.
  • la clim qui ne refroidit quasiment rien, mais ça c'est peut être uniquement sur ce modèle.
  • la trappe d'accès à la charge qui ne se referme pas toute seule.
  • pas de motorisation du coffre, pas d'ouverture depuis l'intérieur. (oui bon, hein ça ne sert pas à grand chose mais c'est marrant)
  • l'écran d'infotainement ne permet pas de faire des prout. Ça c'est ma fille qui trouve ça dommage. Pas de jeux vidéos ou de youtube non plus. (lol)
  • le son d'ovni quand on roule entre 20 et 30km/h. Quand on circule en ville, il apparaît et disparaît souvent, et l'isolation sonore de la voiture ne le masque pas.
  • pas de vitre de toit, donc j'apprécie moins le paysage. Je vois aussi que certains feux rouges ne sont plus du tout visibles quand on s'arrête à l'endroit indiqué. Ce qui est super mal foutu.
  • pas de statistiques sur le trajet que l'on vient de faire, si on a eu une conduite longue ou peu gourmande en énergie. Les meilleures infos que j'ai pu constater là dessus c'était dans la Model S, ça permet de mesurer si on a plutôt intérêt à passer par un endroit ou un autre et voir si on fait mieux que la moyenne dans sa pratique de l'éco conduite.
  • pas de possiblité de mettre à jour le système, donc c'est open bar pour les vulnérabilités logicielles, YES!

Heureusement que y'a le bluetooth et de quoi brancher une prise jack. Mais l'interface pour se remettre sur le bluetooth est absurde, il faut circuler dans plusieurs menus pour changer la source de l'audio.

La fonctionnalité de détection de la pollution est bien inutile aussi, ça mesure sur 3 minutes si la qualité de l'air est "polluée" "moyenne" ou "bonne". Je n'ai aucune idée de ce qui est fait de ces informations, mais à utiliser c'est tellement flou que je ne vois pas quoi en faire.

Si je cherchais une voiture neuve à 30 000€ je n'aurais clairement pas choisi celle-ci. Heureusement qu'elle était vendue 7000€. D'ailleurs fun fact on peut en trouver qui sont encore moins chères, et avec de la location de batterie, donc vous pouvez étaler le prix dans le temps, et quand elle sera sous 80% de sa capacité de batterie neuve, elle sera remplacée. C'est un deal qui est tellement intéressant pour les clients et contraignant pour Renault qui doit prévoir des pièces sur le long terme qu'ils ne le proposent plus. Ils ont aussi stoppé de produire la Zoé et proposent maintenant une version mini 4x4 avec la Renault 5 électrique, version un peu plus haut de gamme et un peu plus grosse que la Twingo électrique, qui est, elle plus compacte que la Zoé. Mais rassurez vous, la Renault 5 reste une voiture trop chère pour ce qu'elle est, tout comme la Zoé neuve.

Les trucs que j'apprécie avec la Zoé d'occas:

  • L'aspect compact du véhicule, plus facile encore de manoeuvrer (bien que la poignée de vitesse rende ça bien plus compliqué qu'avec un simple comodo).

  • le coffre qui est disponible sur toute sa hauteur. Oui ben figurez vous que dans la Model 3 la plage arrière est une armature structurelle, on ne peut donc pas l'enlever pour mettre des bagages. Bien que la model 3 ait un très grand coffre (normal la bagnole fait 4.5 mètres de long), on doit se baisser.

  • Vraiment abordable et suffisante pour notre utilisation.

  • Le temps de démarrage entre le "start" et la possibilité de se déplacer plus court que chez Tesla, étonnamment.

  • Le choix entre une accélération douce ou normale avec le mode eco.

  • La hauteur de siège plus haute, la bonne visibilité avec la forme du pare brise, le tableau de bord assez bas, mais une aérodynamie qui reste bonne.

  • L'appui tête plus confortable qu'en Tesla.

  • L'affichage du compteur de vitesse à travers le volant, un truc normal. On peut s'en passer mais sur la Model 3 j'ai toujours trouvé ça con que ça ne soit pas juste en dessous de la route, derrière le volant, comme sur la majorité des voitures. Selon où on place nos mains et si on est plus ou moins en mode assis ou transat, on peut se masquer le compteur.

    Je pensais que du fait de la plus petite batterie (41kWh contre 75kWh ou 90kWh) je devrai probablement recharger plus souvent qu'avant, une fois toutes les deux semaines en général, mais non. Je pensais aussi que sur autoroute j'allais un peu plus avoir de difficultés à recharger, ou que ça rallongerait considérablement mes temps de trajets quelques 5 ou 6 fois par an pour les vacances, mais pas vraiment. Je pense que pour ne vraiment pas voir de temps de trajet rallongé il vaut mieux avoir au moins 50 ou 100kW de puissance de recharge, mais comme j'utilise le TGV pour des trajets vraiment loin, la pas très grosse puissance admissible ne se voit quasiment pas. Surtout que l'on recharge environ 25kWh quand on fait des pauses de quelques minutes toutes les deux heures. Il faut aussi savoir que pour diverses raisons, les gens qui ont des voitures électriques passent entre 20 et 30 minutes à l'arrêt quand ils font des pauses, et ce peu importe qu'ils aient des voitures ultra chères a haute capacité de recharge (une voiture sortie cette année permet de charger 450kW, d'autres permettent de prendre 250kW depuis que les superchargeurs existent )

Bref, si vous voulez que les gens se mettent au vélo, mettez y vraiment les moyens techniques et politiques pour que les gens puissent éviter de risquer leur vie si ils circulent sans voiture. Faites des trottoirs, aménagez des parkings pour les vélos cargo et les autres, pas ces pinces roues qui ne permettent pas d'accrocher un cadre. Faites de la place pour les piétons, faites de l'ombre, faites des lieux de vie végétalisés, des lieux de partage sociaux, des espaces d'utilisation mixte où les gens aimeront rester et pas juste fuir le plus vite possible, arrêtez avec les parkings voiture et les voies supplémentaires, ça n'a jamais fluidifié le trafic ou permis a plus de gens de passer. Pensez transports en commun, le weekend aussi, bodel. Et pour la marche et le vélo, signifiez les doubles sens cyclables avec de la signalisation, faites de la place séparée et ombragée pour que les humains et les 36 tonnes ne se frôlent pas. Aménagez des points d'eau potable pour que les gens puissent marcher et s'hydrater au quotidien, pas seulement dans des itinéraires de 200 km très loin des centres urbains.

Si vous opérez des espaces de réparation de véhicule électriques et des bornes de recharge, contribuez à OpenStreetMap, publiez des données ouvertes et standardisées, l'adoption passe aussi par la connaissance des infrastructures de tout le cycle de vie des véhicules et des itinéraires.

Et si vous voulez vendre des voiture électriques, ou des véli, faites mieux que ces Zoé d'il y a dix ans à ce prix là.

L'utilisation de mon vélo électrique, puis vélo électrique longtail m'a permis d'économiser non seulement de l'argent en carburant, mais aussi du temps de trajet utilitaire. Aller poser et chercher ma fille à l'école est bien plus rapide en vélo qu'en voiture, précisément parce que de nombreuses voitures très peu occupées s'agglutinent à l'école au même moment. Mais il serait idiot d'avoir 300 places de parking devant chaque école et chaque commerce.

Un tiers de nos trajets en voiture sont remplaçables par des moyens de locomotion actifs ou non actifs mais très bas carbone comme avec un vélo, une trottinette ou des chaussures car ce sont des trajets très courts, de moins de 2km. Ce qui représente des économies de carburant (et d'espace de stationnement voiture) considérables, et permet d'investir beaucoup moins dans du carburant et un peu plus dans des équipements de pluie, ou de mobilité compacte, sans forcément prendre plus de temps dans le transport.

Enfin, ça fait plaisir de voir une cinquantaine de gamins qui prend son vélo pour sortir de l'école primaire, c'est un record de fréquentation suite au weekend vélo école organisé par la FCPE ici. ça a permis de réduire grandement la fréquentation en voiture de l'école et de ses alentours. Comme quoi, tout le monde n'a peut être pas obligation de prendre sa voiture pour aller poser ou chercher son enfant à moins de 1km de chez soi.

Le sujet de la voiture est tellement sacré que de nombreuses personnes se sentent en danger de mort lorsque s'amorce le moindre début de réflexion quand à la remise en question de sa suprémacie dans l'espace publique. Il est donc essentiel de s'informer et de faire des choix pour les années à venir, car l'utilisation de la voiture particulière a des conséquences très fortes sur le climat.

Bonne vélorution tout le monde.

dossier de partage des sources d'illustrations

Si vous souhaitez avoir accès aux illustrations postées sur ce site et que j’ai réalisé, j’ai créé un dossier de partage nextcloud que je remplirai de temps à autre. Ces fichiers sont sous licence CC-BY

https://www.cipherbliss.com/dessins

Vous pouvez aussi récupérer les contenus des fanzines plein de CULture de Qzine par ici: https://qzine.fr/telechargez-les-fanzines-qzine/

Le but de cette license étant de permettre beaucoup de choses, je vous encourage également à publier vos oeuvres avec une licence Creative Commons qui va bien, vous avez le choix.

Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 4.0 International.

Bonne réutilisation o/

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conseils de pratique du dessin

conseils en #art:

  • lancez vous dans des projets beaucoup moins gros, vraiment, des trucs minuscules, surtout au début de votre vie d’artiste.

  • dessinez en prenant des modèles, des références, photos, sujets et objets. pourquoi pas du modèle vivant, rejoindre un cours d’art.

  • ayez des objectifs à long terme et à court terme dans ce que vous souhaitez faire pour vous améliorer en tant qu’#artiste

  • apprenez à faire de la perspective, vraiment.

  • ne dessinez pas que des bustes de personnages.

  • ne soyez pas déçus si vous avez des retours constructifs qui ne vous mettent pas sur un piédestal. On a jamais fini de s’améliorer

  • dessinez dans un carnet, vous n’avez pas besoin de publier tout ce que vous faites, laissez vous de la place pour essayer des choses hors des spots et de la scène publique

  • allez donc prendre votre carnet et dessiner dehors, avec ou sans d’autres gens. Et regardez vraiment comment se pose la lumière sur les choses.

  • faites des ombres nettes, puis adoucissez les après, regardez comment ça se passe sur les objets et sur des photos que vous avez prises afin de supprimer le biais de retouche des références du web.

  • inspirez vous d’artbooks, mettez en à disposition sur votre bureau de sorte à ce qu’ils soient facile d’accès, ou dans le lieu où vous faites votre art.

  • laissez des espaces vides sur votre bureau / atelier / espace de création artistique.

  • foutez la paix à votre téléphone, vous pouvez le mettre dans une autre pièce et en moda avion pour gagner un maximum de concentration. vous n’avez vraiment pas besoin de répondre à cette personne qui dit des bêtises dans votre flux interminable d’actualités. ni maintenant ni jamais.

  • faites d’autres activités plutôt que de rester uniquement à votre lieu de production. Planifiez des moments hors ligne. Faites une balade, des activités physiques, de l’exploration du monde.

  • renseignez vous sur les syndicats qui existent. Ne restez pas seul et n’attendez pas de découvrir comment ça se passe quand on enrtre dans le bassin des requins, le monde professionel est somble et plein de terreurs. https://www.artistes-auteurs.fr Rencontrez d’autres artistes et entraidez-vous.

  • mettez la tête dans le chat.

Etiqueté art, conseil, dessin, entraide

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Écrire une histoire et ses personnages, toute une aventure

Écrire une histoire est une aventure passionnante, mais c'est aussi un parcours du combattant.Une histoire n'est pas qu'une suite de péripéties. Elle doit raconter quelque chose, servir un propos, nuancer des points de vue, mettre en avant des thématiques, avoir des personnages crédibles, leur permettre d'évoluer sans forcément mourir, et faire en sorte que les lectrices et lecteurs parviennent à comprendre ce qui se passe sans les noyer sous une montagne d'informations. Oui, ce n'est pas une mince affaire.

Doit on faire une histoire originale?

Il est quasiment impossible de raconter quelque chose sous une forme qui soit totalement originale.Depuis les siècles que les humains savent écrire, et ne se privent pas de réécrire, ne pas avoir de structure originale est en fait beaucoup moins un souci qu'il n'y paraît. Recherchez une authenticité à votre récit plutôt qu'une forme d'originalité. Ce n'est pas parce qu'il existe déjà mille versions du petit chaperon rouge que vous n'avez pas des choses à raconter dessus, ou qu'on ne verra pas encore et encore des histoires propre à notre époque qui n'auraient pas pu être crées il y a de ça dix ans.Que nous réserveront les histoires dans les années qui viennent? Vous pouvez les écrire!

Construire ses personnages

Travailler ses personnages est une partie à ne pas négliger. Il faut qu'à tout moment on puisse les distinguer, savoir ce qu'ils veulent et comprendre quand ils changent.Vous pouvez prendre un sujet, puis articuler des arguments en sa faveur ou défaveur, et construire vos personnages autour de ces postures. C'est une façon de faire comme une autre.Vous pouvez regarder comment sont définis les profils psychologiques si cela vous intéresse et vous demander comment cela s'appliquerait à vos personnages. Ils peuvent avoir des opinions très tranchées à l'origine, puis suite à un évènement ou plusieurs expériences, modifier leur avis et les curseurs qui les font agir.Mais ce n'est pas forcément le cas, et cela peut être reproché par le public. Dans le cas où à la fin de l'histoire rien n'a changé par rapport au début, les lecteurs risquent de se sentir arnaqués: ils sont là pour vivre par procuration une histoire qui a un début, un milieu, et une fin.C'est d'ailleurs quelque chose qui dépend grandement du type de récit, si vous faites un feuilleton ou un court métrage ce ne sera pas du tout pareil. Certains genre d'histoire ayant été créé pour être vus dans des quotidiens du petit écran ou du journal, ils avaient pour objectif d'avoir des personnages très constants et sans évolution majeure pour que l'on puisse les suivre sans être nécessairement assidu.

Les personnages changent dans le temps

En bande dessinée aussi, on s'attend à ce que les personnages ne changent pas du tout d'apparence ou ne changent pas du tout le cours des choses dans leur ensemble, de façon systémique, sans quoi on ne suivrait plus leurs épisodes. Une grande ville est pourrie par le crime, un super héros s'y oppose en les dégommant un par un mais ne parvient pas à s'attaquer à la source du problème et doit donc ad vitam dégommer des méchants issus de cette espèce d'usine à super villains sans jamais s'attaquer à ses rouages.C'est un reproche que j'ai lu qui est fait aussi à tous les (super) héros mais qui tient en fait en majorité au format de publication et à un contexte politique défavorable à l'introspection systémique plus qu'à une paresse scénaristique selon moi. Quoique. Les deux sont très liés, surtout dans un monde où écrire un livre ne vous garantit absolument pas un revenu de base pour toute votre vie.

Construisez une vie propre et une personnalité aux personnages

Essayez aussi des modèles pour vous lancer des idées juste en remplissant des propriétés de vos personnages dans un tableau.Par exemple:- Nom- Prénom- âge- taille- yeux- cheveux- description résumée- tempérament- lien avec sa famille- classe sociale- hobbies- évènements marquants- objectifs- obstacles- évolution du personnage- façon de parler- habits- aime- n'aime pas- profil psychologique OCEAN- ouverture- consciencieuseté- extraversion- agréabilité- névroséEssayez avec des personnages que vous avez déjà utliisé, sans forcément remplir tous les champs, cela vous permettra de voir une nouvelle lumière sur eux.

Faites des arcs narratifs

Habituellement on propose une structure narrative générale de la sorte pour avoir une vraie structure:

  • situation initiale
  • évènement perturbateur
  • récits des conséquences et évolution

des intrigues jusqu'à leur résolution

  • conclusion, épilogue

C'est aussi vrai pour une histoire de cul fétichiste d'un soir qu'une épopée fantastique des Hobbits apprenant l'alpinisme et la géopolitique à travers les Terres du Milieu.

On parle généralement de "début, milieu, fin", ou de "thèse, antithèse, synthèse", en commençant par une scène d'exposition qui doit montrer ce qui est considéré comme normal dans l'univers du récit en expliquant le moins possible, mais vous apprendrez très vite qu'il n'y a pas de recette miracle et qu'un peu d'audace est souvent bienvenu. Ceci dit, c'est un bon moyen quand on débute de poser ses intrigues dans un cadre ultra simple comme celui-ci.Fun fact, le terme yaoi est un raccourci d'une phrase signifiant à la base "pas de début, pas d'intrigue, pas de dénouement", avant d'être un genre de récit racontant des romances et du cul entre hommes dans des fanzines.

Bref.Vous pouvez développer des arcs narratifs liés uniquement à des personnages, consacrer des scènes de chapitres selon différents points de vue, jouer avec le temps en faisant en sorte que l'intégralité de l'histoire se passe la même journée, mais vue par différents personnages, ou par un seul qui se demande comment sortir de la fête de la marmotte et en profite pour devenir quelqu'un de meilleur alors qu'il est motivé par la séduction d'une belle blonde.Les choses se passent différement selon le genre dans lequel vous écrivez, et il est souvent conseillé de se tenir à un seul genre pour ne pas perdre les lecteurs.

Drame, comique, tranche de vie, conquête, documentaire, romance, érotisme, parodie, action, thrillers, les histoires de RPG, les journaux personnels, la jeunesse, les premières lectures, les romans pour ados, les essais intimistes d'auteur aussi…

chacun de ces genres porte en lui des codes façonnés par des tas d'histoires qui se font références entre elles et en jouent. Vous aussi, jouez en. On est quand même pas venus là pour beurrer les sandwichs.Mettons que vous ayez une histoire en particulier sur laquelle vous voulez avancer.Essayez de lister les intrigues contenues dans votre histoire en de très courtes phrases, pour voir quelles sont les étapes clés.

Ce sont d'excellents moyens de définir des scènes de chapitre et de repérer les proportions à consacrer à chaque partie.Vous pouvez adapter la structure de base en gardant en tête qu'il n'y a pas besoin de raconter l'intégralité de la vie de tout le monde pour faire une histoire. Regardez les pièces de théatre ou les billets de blogs dessinés. Essayez d'abord de vous lancer dans des histoires très courtes. C'est important de commencer petit si vous voulez apprendre de vos propres erreurs. La plupart des artistes que je connais, très inspirés par des récits interminables souhaitent faire de même, mais c'est une mauvaise stratégie.

Réexaminez vos écrits plus tard

Relisez vous, utilisez des correcteurs d'ortographe et de grammaire, comme Grammalecte dans LibreOffice.

Gardez la main sur les fichiers de vos écrits, faites en sorte qu'ils soient automatiquement sauvegardés et que vous puissiez facilement revenir dans le temps. Et laissez vous le temps de relire plus tard pour avoir un regard neuf, plusieurs jours plus tard. Annotez vos écrits pour définir ce qui vous y déplait et demande d'être retravaillé. Faites plusieurs supports de textes pour noter vos remarques de façon générale ou plus ciblée sur une partie du récit.Oui, cela demande de s'organiser un peu, mais généralement vous vous en sortirez avec un logiciel de traitement de texte et un agenda, ou juste quelques feuilles de papier et un crayon. Comme vous préférez, et surtout, comme ça vous parait utilisable au quotidien.

Apprenez à ne pas tout dire, à formuler les choses de façon subtile, ou crue, à disperser des indices, à repérer les redites qui n'apportent rien, à faire s'affronter des visions différentes incarnées par des personnages antagonistes.Regardez comment les thématiques de philosophie sont abordées différemment selon les époques alors qu'elles parlent de sujets intemporels: la vérité, la réalité, la liberté, la technique, le désir, le bonheur, l'éducation, l'éthique, le féminisme, l'histoire, le travail, les sciences, la logique, la pratique, le care, le droit, l'altérité, les limites de nos connaissances, l'oubli, la différence entre la forme et la fonction…

Beaucoup d'histoires sont des déclinaisons autour de quelques thèmes philosophiques, certains théorisent les choses en les simplifiant au maximum en disant que toute histoire ne parle que de désir et de mort, d'Eros et de Thanatos. Parce que quand on dit des trucs en latin on ne peut pas se tromper, nesspa?

Je me rappelle de cours de scénario quand j'étudiais la BD à Bruxelles, voici quelques citations:

Tant que les personnages sont intéressants, leurs histoires seront intéressantes

  • Bakuman

On y a vu des notions importantes autant au cinéma qu'en écriture de texte, ou de récit illustré.

On attend des personnages d'un récit qu'ils soient mis face à des épreuves toujours plus difficiles avec de moins en moins de moyens pour y faire face.

On dirait aussi une description de ce qui nous arrive avec le changement climatique, ha ha!

C'est un bon moyen de creuser les ressources de vos personnages et de faire comprendre leurs choix. On peut par exemple prendre une situation conflictuelle banale, se demander comment réagirait quelqu'un de normal, et choisir de suivre un récit où un personnage, justement, réagirait autrement pour voir ce que ça donne. Ce n'est pas forcément une option pertinente, mais c'est une astuce pour essayer de raconter les choses.On peut aussi aller physiquement se frotter au monde réel pour enrichir ses histoires:

Il faut que vous alliez sur place quand vous voulez raconter ce qui se passe dans un lieu de votre histoire, ne restez pas toute la journée devant un bureau.

Si vous voulez dessiner l'histoire de cheminots qui mettent du charbon dans une locomotive pendant l'hiver, allez sur place, rencontrez des personnes, sentez la chaleur du feu dans la cabine devant vous, et le froid du vent dans votre dos. Partez de personnes réelles pour contruire les caractères de vos personnages.

  • Peter Schuiten, rencontré pendant mes études de BD

Travaillez les façons de parler, les tics de language, les gestuelles, la façon de se déplacer ou de penser de vos personnages pour qu'on les distingue vraiment. Pas besoin d'en faire des caisses, mais pensez-y. Les gens ne sont pas omniscients, et ils viennent d'un certain environnement social qui en général ne se mélange pas aux autres. Étudiez un peu la sociologie, voyez comme on fait de nécessité raison pour rester dans un environnement mental et matériel qui correspond aux goûts que l'on a appris à aimer malgré nous.Comparez les privilèges à la naissance, les différentes sortes de capitaux à leur disposition, et les angles morts que vos personnages ne seront pas en mesure de comprendre au premier abord. Je ne saurais que vous recommander les résumés et le livre de Bourdieu sur La Distinction qui détaille tout cela.

Tant que les personnages sont les mêmes, je ne suis pas inquiet quand à ce que feront les scénaristes dans l'adaptation.

  • Ken Amatsu, auteur de Love Hina

Construire une histoire et des personnages peut se faire en structurant son récit et en utilisant des modèles dans une simple feuille de calcul, dans une structure de notes avancée, dans un logiciel de prise de note spécialement dédié.En tant qu'écrivain on a aussi besoin de pouvoir définir les avancements de l'écriture dans certaines zones, annoter les textes, voir une trame, définir des intrigues, savoir où on en est de ses objectifs de durée, pouvoir mesurer les parties, corriger le fautes simplement et dans notre langue.Certains logiciels proposent cela, et utiliser un language avec des balises est un atout. Mais avant de céder aux sirènes des applications en ligne, rappellez vous que ce n'est pas une garantie de pérennité.

Les documents google drive par exemple se réservent le droit de vous bloquer l'accès à vos documents si l'envie leur prend, que ça s'est déjà produit, et qu'il n'y a aucun moyen de recours.Si vous avez déjà pratiqué l'écriture, vous savez sans doute que Rome ne s'est pas faite en un jour, et qu'il est courant d'écrire une partie, puis de sauter à une autre, de retaper un bout, puis un autre, de mettre à la benne une partie, de réorganiser le tout, de ne pas savoir comment dire certaines parties, de vous questionner sur comment réagiraient vos personnages et ce qu'ils peuvent faire pendant le temps d'un passage qui ne les concerne pas et de partir à redéfinir un bout de leur histoire suite à ça, de noter des idées sans les développer pour le moment, de placer des indices en amont après avoir écrit une scène sur la fin, de laisser mûrir la réflexion, d'essayer de voir comment d'autres structurent, de dessiner des lignes de temps… C'est parfaitement normal.

Les allers et retours dans l'écriture permettent à votre histoire de gagner en cohérence. Un regard extérieur capable de faire des critiques constructives sera d'une grande aide. J'insiste sur "capable de faire des critiques constructives" ;)

Autre astuce: bien qu'il soit plaisant d'écrire, ce ne sera pas une partie de plaisir à tous les étages, certaines étapes demanderont considérablement plus de travail et vous demanderont de l'introspection et du courage pour changer. N'espérez pas que vos proches aimeront sans condition tout ce que vous aimerez, c'est important quand on débute d'être soutenu et encouragé plus que nécessaire pour éveiller de l'intérêt dans une activité, mais ce n'est pas ce qu'on attend d'un adulte. Apprenez à recevoir les critiques sans vous sentir menacé personnellement.

Vous racontez des choses personnelles, cela ne vous autorise pas à être un trou du cul quand quelqu'un vous suggère que ce serait mieux de le raconter différemment, ou vous dit très honnêtement qu'il ne trouve pas ça bon ou qu'il ne comprend pas ce qui se passe dans l'histoire. Les retours constructifs sont précieux pour vous améliorer, c'est peut être dur à entendre, surtout quand on est étudiant et que l'on découvre que jusque là on était pas entouré de critiques professionels et pertinents. C'est l'occasion de faire mieux et de raconter des choses qui ne sont pas uniquement issues de notre expérience, d'en apprendre d'avantage sur les sujets qui nous intéressent, et de s'inspirer du meilleur comme du pire.

Relax, take it easy

Ne vous mettez pas trop la pression. Jetez des idées sans vous dire que vous devrez absolument les développer ou les appliquer. Laissez de la place aux choses qui vous plaisent, autorisez vous à les envisager juste pour le fun. Notez des trucs, même si vous allez les jeter par la suite. Faites un tour, marcher est un très bon moyen de ne pas bloquer sur un bout de récit. Ou du vélo, ou ce que vous voulez qui vous permet de changer un peu d'air, idéalement tous les jours.

Vous n'êtes pas une conscience pure et isolée du monde

Vous n'êtes pas une sphère isolée entre les galaxies tel que débute tout intitulé d'exercice de physique, nos inspirations sont importantes, nous sommes issus d'un certain historique et avons nous aussi une influence sur d'autres malgré nous. Chercher à le nier ne vous aiderait aucunement dans vos écrits.À une époque je croyais que moins je lisais ou regardais comment se théorisaient les oeuvres d'autres gens, plus je serai en mesure d'exprimer quelque chose de personnel "sans influence". Ça ne fonctionne pas bien, c'est un bon moyen de ne pas s'améliorer. Et c'est dommage d'ignorer les super travaux faits par d'autre, qui ont trouvé des astuces utile il y a de ça parfois des miliers d'années.

Tout est écrit mais rien n'est compris.

Comme dirait un certain Belge "lire un livre est en fait le meilleur investissement de temps que vous pouvez faire, cela permet de vous imprégner de l'expérience de toute la vie d'une ou plusieurs personnes en seulement quelques heures".*** Garez la maîtrise de votre attention.Cependant, un point où il est bénéfique de s'isoler c'est d'apprendre à regagner la maîtrise de son attention en supprimant les notifications de son téléphone. Voire, apprendre à vivre déconnecté, pourquoi pas écrire à la machine ou sur un papier, construire une routine avec un emploi du temps, ou pas. Mais une chose est certaine, aucune vibration de smartphone ou des appels intempestifs ne vous aideront à écrire tranquillement. Essayez le mode avion. Essayez de voir dans les paramètres du téléphone la section "notification" et désactivez tout. Vous n'avez pas besoin de ces conneries.Essayez de mettre votre téléphone dans une autre pièce, vous allez survivre. Vous n'avez pas besoin d'un flux d'info pétées en continu ou de répondre à quelqu'un qui a tort sur internet. Définissez des règles avec les autres personnes qui vivent avec vous, changez de lieu pour travailler, essayez de sortir des idées à l'oral avec un logiciel de transcription, faites des listes, changez d'activité physique, changez les idées, les possibilités sont nombreuses.Si vous aimez lire du mangasse, il en existe un particulièrement fourni sur le sujet de l'écriture d'histoire et de personnages qui met en perspective des façons radicalement opposées de pratiquer l'écriture que je vous recommande chaudement: Bakuman.Enfin, inspirez vous d'autres artistes et décortiquez comment ils ont fait, notez ce qui vous plaît, faites des schémas, des dessins pour comprendre, et apprenez à ne pas être juste en admiration béate face aux gens talentueux. Essayez de saisir ce qu'elles et ils ont fait. Notez des références à des oeuvres, sauvegardez des pages web qui vous semblent notables pour votre oeuvre, faites une bibliographie.J'aime bien voir comment d'autres disciplines construisent leur communication ou leur projets, que ce soit en biologie, en architecture, en ingénierie, ou avec des gens qui font des vidéos pour critiquer les films voire les nanars avec plus ou moins d'humour et de bonne foi. Beaucoup de disciplines peuvent nourrir votre réflexion dans d'autres domaines. C'est souvent comme ça que ça se passe dans la recherche scientifique d'ailleurs.Soyez fous, vous pouvez même demander directement à d'autres auteurs comment ils et elles font, à distance ou en allant à leur rencontre. Vous verrez que la plupart du temps ils seront ravis d'en discuter.N'ayez pas peur du mot fin.Les histoires se finissent, certains auteurs auront du succès uniquement sur un de leurs titres, sur une saga, certes, mais il faut savoir avancer aussi en tant qu'auteur ou autrice.

Laissez vous de la place pour grandir en tant qu'artiste.

À vous de jouer.

Écrire une histoire et ses personnages, toute une aventure

Écrire une histoire est une aventure passionnante, mais c'est aussi un parcours du combattant.Une histoire n'est pas qu'une suite de péripéties. Elle doit raconter quelque chose, servir un propos, nuancer des points de vue, mettre en avant des thématiques, avoir des personnages crédibles, leur permettre d'évoluer sans forcément mourir, et faire en sorte que les lectrices et lecteurs parviennent à comprendre ce qui se passe sans les noyer sous une montagne d'informations. Oui, ce n'est pas une mince affaire.

Doit on faire une histoire originale?

Il est quasiment impossible de raconter quelque chose sous une forme qui soit totalement originale.Depuis les siècles que les humains savent écrire, et ne se privent pas de réécrire, ne pas avoir de structure originale est en fait beaucoup moins un souci qu'il n'y paraît. Recherchez une authenticité à votre récit plutôt qu'une forme d'originalité. Ce n'est pas parce qu'il existe déjà mille versions du petit chaperon rouge que vous n'avez pas des choses à raconter dessus, ou qu'on ne verra pas encore et encore des histoires propre à notre époque qui n'auraient pas pu être crées il y a de ça dix ans.Que nous réserveront les histoires dans les années qui viennent? Vous pouvez les écrire!

Construire ses personnages

Travailler ses personnages est une partie à ne pas négliger. Il faut qu'à tout moment on puisse les distinguer, savoir ce qu'ils veulent et comprendre quand ils changent.Vous pouvez prendre un sujet, puis articuler des arguments en sa faveur ou défaveur, et construire vos personnages autour de ces postures. C'est une façon de faire comme une autre.Vous pouvez regarder comment sont définis les profils psychologiques si cela vous intéresse et vous demander comment cela s'appliquerait à vos personnages. Ils peuvent avoir des opinions très tranchées à l'origine, puis suite à un évènement ou plusieurs expériences, modifier leur avis et les curseurs qui les font agir.Mais ce n'est pas forcément le cas, et cela peut être reproché par le public. Dans le cas où à la fin de l'histoire rien n'a changé par rapport au début, les lecteurs risquent de se sentir arnaqués: ils sont là pour vivre par procuration une histoire qui a un début, un milieu, et une fin.C'est d'ailleurs quelque chose qui dépend grandement du type de récit, si vous faites un feuilleton ou un court métrage ce ne sera pas du tout pareil. Certains genre d'histoire ayant été créé pour être vus dans des quotidiens du petit écran ou du journal, ils avaient pour objectif d'avoir des personnages très constants et sans évolution majeure pour que l'on puisse les suivre sans être nécessairement assidu.

Les personnages changent dans le temps

En bande dessinée aussi, on s'attend à ce que les personnages ne changent pas du tout d'apparence ou ne changent pas du tout le cours des choses dans leur ensemble, de façon systémique, sans quoi on ne suivrait plus leurs épisodes. Une grande ville est pourrie par le crime, un super héros s'y oppose en les dégommant un par un mais ne parvient pas à s'attaquer à la source du problème et doit donc ad vitam dégommer des méchants issus de cette espèce d'usine à super villains sans jamais s'attaquer à ses rouages.C'est un reproche que j'ai lu qui est fait aussi à tous les (super) héros mais qui tient en fait en majorité au format de publication et à un contexte politique défavorable à l'introspection systémique plus qu'à une paresse scénaristique selon moi. Quoique. Les deux sont très liés, surtout dans un monde où écrire un livre ne vous garantit absolument pas un revenu de base pour toute votre vie.

Construisez une vie propre et une personnalité aux personnages

Essayez aussi des modèles pour vous lancer des idées juste en remplissant des propriétés de vos personnages dans un tableau.Par exemple:- Nom- Prénom- âge- taille- yeux- cheveux- description résumée- tempérament- lien avec sa famille- classe sociale- hobbies- évènements marquants- objectifs- obstacles- évolution du personnage- façon de parler- habits- aime- n'aime pas- profil psychologique OCEAN- ouverture- consciencieuseté- extraversion- agréabilité- névroséEssayez avec des personnages que vous avez déjà utliisé, sans forcément remplir tous les champs, cela vous permettra de voir une nouvelle lumière sur eux.

Faites des arcs narratifs

Habituellement on propose une structure narrative générale de la sorte pour avoir une vraie structure:

  • situation initiale
  • évènement perturbateur
  • récits des conséquences et évolution

des intrigues jusqu'à leur résolution

  • conclusion, épilogue

C'est aussi vrai pour une histoire de cul fétichiste d'un soir qu'une épopée fantastique des Hobbits apprenant l'alpinisme et la géopolitique à travers les Terres du Milieu.

On parle généralement de "début, milieu, fin", ou de "thèse, antithèse, synthèse", en commençant par une scène d'exposition qui doit montrer ce qui est considéré comme normal dans l'univers du récit en expliquant le moins possible, mais vous apprendrez très vite qu'il n'y a pas de recette miracle et qu'un peu d'audace est souvent bienvenu. Ceci dit, c'est un bon moyen quand on débute de poser ses intrigues dans un cadre ultra simple comme celui-ci.Fun fact, le terme yaoi est un raccourci d'une phrase signifiant à la base "pas de début, pas d'intrigue, pas de dénouement", avant d'être un genre de récit racontant des romances et du cul entre hommes dans des fanzines.

Bref.Vous pouvez développer des arcs narratifs liés uniquement à des personnages, consacrer des scènes de chapitres selon différents points de vue, jouer avec le temps en faisant en sorte que l'intégralité de l'histoire se passe la même journée, mais vue par différents personnages, ou par un seul qui se demande comment sortir de la fête de la marmotte et en profite pour devenir quelqu'un de meilleur alors qu'il est motivé par la séduction d'une belle blonde.Les choses se passent différement selon le genre dans lequel vous écrivez, et il est souvent conseillé de se tenir à un seul genre pour ne pas perdre les lecteurs.

Drame, comique, tranche de vie, conquête, documentaire, romance, érotisme, parodie, action, thrillers, les histoires de RPG, les journaux personnels, la jeunesse, les premières lectures, les romans pour ados, les essais intimistes d'auteur aussi…

chacun de ces genres porte en lui des codes façonnés par des tas d'histoires qui se font références entre elles et en jouent. Vous aussi, jouez en. On est quand même pas venus là pour beurrer les sandwichs.Mettons que vous ayez une histoire en particulier sur laquelle vous voulez avancer.Essayez de lister les intrigues contenues dans votre histoire en de très courtes phrases, pour voir quelles sont les étapes clés.

Ce sont d'excellents moyens de définir des scènes de chapitre et de repérer les proportions à consacrer à chaque partie.Vous pouvez adapter la structure de base en gardant en tête qu'il n'y a pas besoin de raconter l'intégralité de la vie de tout le monde pour faire une histoire. Regardez les pièces de théatre ou les billets de blogs dessinés. Essayez d'abord de vous lancer dans des histoires très courtes. C'est important de commencer petit si vous voulez apprendre de vos propres erreurs. La plupart des artistes que je connais, très inspirés par des récits interminables souhaitent faire de même, mais c'est une mauvaise stratégie.

Réexaminez vos écrits plus tard

Relisez vous, utilisez des correcteurs d'ortographe et de grammaire, comme Grammalecte dans LibreOffice.

Gardez la main sur les fichiers de vos écrits, faites en sorte qu'ils soient automatiquement sauvegardés et que vous puissiez facilement revenir dans le temps. Et laissez vous le temps de relire plus tard pour avoir un regard neuf, plusieurs jours plus tard. Annotez vos écrits pour définir ce qui vous y déplait et demande d'être retravaillé. Faites plusieurs supports de textes pour noter vos remarques de façon générale ou plus ciblée sur une partie du récit.Oui, cela demande de s'organiser un peu, mais généralement vous vous en sortirez avec un logiciel de traitement de texte et un agenda, ou juste quelques feuilles de papier et un crayon. Comme vous préférez, et surtout, comme ça vous parait utilisable au quotidien.

Apprenez à ne pas tout dire, à formuler les choses de façon subtile, ou crue, à disperser des indices, à repérer les redites qui n'apportent rien, à faire s'affronter des visions différentes incarnées par des personnages antagonistes.Regardez comment les thématiques de philosophie sont abordées différemment selon les époques alors qu'elles parlent de sujets intemporels: la vérité, la réalité, la liberté, la technique, le désir, le bonheur, l'éducation, l'éthique, le féminisme, l'histoire, le travail, les sciences, la logique, la pratique, le care, le droit, l'altérité, les limites de nos connaissances, l'oubli, la différence entre la forme et la fonction…

Beaucoup d'histoires sont des déclinaisons autour de quelques thèmes philosophiques, certains théorisent les choses en les simplifiant au maximum en disant que toute histoire ne parle que de désir et de mort, d'Eros et de Thanatos. Parce que quand on dit des trucs en latin on ne peut pas se tromper, nesspa?

Je me rappelle de cours de scénario quand j'étudiais la BD à Bruxelles, voici quelques citations:

Tant que les personnages sont intéressants, leurs histoires seront intéressantes

  • Bakuman

On y a vu des notions importantes autant au cinéma qu'en écriture de texte, ou de récit illustré.

On attend des personnages d'un récit qu'ils soient mis face à des épreuves toujours plus difficiles avec de moins en moins de moyens pour y faire face.

On dirait aussi une description de ce qui nous arrive avec le changement climatique, ha ha!

C'est un bon moyen de creuser les ressources de vos personnages et de faire comprendre leurs choix. On peut par exemple prendre une situation conflictuelle banale, se demander comment réagirait quelqu'un de normal, et choisir de suivre un récit où un personnage, justement, réagirait autrement pour voir ce que ça donne. Ce n'est pas forcément une option pertinente, mais c'est une astuce pour essayer de raconter les choses.On peut aussi aller physiquement se frotter au monde réel pour enrichir ses histoires:

Il faut que vous alliez sur place quand vous voulez raconter ce qui se passe dans un lieu de votre histoire, ne restez pas toute la journée devant un bureau.

Si vous voulez dessiner l'histoire de cheminots qui mettent du charbon dans une locomotive pendant l'hiver, allez sur place, rencontrez des personnes, sentez la chaleur du feu dans la cabine devant vous, et le froid du vent dans votre dos. Partez de personnes réelles pour contruire les caractères de vos personnages.

  • Peter Schuiten, rencontré pendant mes études de BD

Travaillez les façons de parler, les tics de language, les gestuelles, la façon de se déplacer ou de penser de vos personnages pour qu'on les distingue vraiment. Pas besoin d'en faire des caisses, mais pensez-y. Les gens ne sont pas omniscients, et ils viennent d'un certain environnement social qui en général ne se mélange pas aux autres. Étudiez un peu la sociologie, voyez comme on fait de nécessité raison pour rester dans un environnement mental et matériel qui correspond aux goûts que l'on a appris à aimer malgré nous.Comparez les privilèges à la naissance, les différentes sortes de capitaux à leur disposition, et les angles morts que vos personnages ne seront pas en mesure de comprendre au premier abord. Je ne saurais que vous recommander les résumés et le livre de Bourdieu sur La Distinction qui détaille tout cela.

Tant que les personnages sont les mêmes, je ne suis pas inquiet quand à ce que feront les scénaristes dans l'adaptation.

  • Ken Amatsu, auteur de Love Hina

Construire une histoire et des personnages peut se faire en structurant son récit et en utilisant des modèles dans une simple feuille de calcul, dans une structure de notes avancée, dans un logiciel de prise de note spécialement dédié.En tant qu'écrivain on a aussi besoin de pouvoir définir les avancements de l'écriture dans certaines zones, annoter les textes, voir une trame, définir des intrigues, savoir où on en est de ses objectifs de durée, pouvoir mesurer les parties, corriger le fautes simplement et dans notre langue.Certains logiciels proposent cela, et utiliser un language avec des balises est un atout. Mais avant de céder aux sirènes des applications en ligne, rappellez vous que ce n'est pas une garantie de pérennité.

Les documents google drive par exemple se réservent le droit de vous bloquer l'accès à vos documents si l'envie leur prend, que ça s'est déjà produit, et qu'il n'y a aucun moyen de recours.Si vous avez déjà pratiqué l'écriture, vous savez sans doute que Rome ne s'est pas faite en un jour, et qu'il est courant d'écrire une partie, puis de sauter à une autre, de retaper un bout, puis un autre, de mettre à la benne une partie, de réorganiser le tout, de ne pas savoir comment dire certaines parties, de vous questionner sur comment réagiraient vos personnages et ce qu'ils peuvent faire pendant le temps d'un passage qui ne les concerne pas et de partir à redéfinir un bout de leur histoire suite à ça, de noter des idées sans les développer pour le moment, de placer des indices en amont après avoir écrit une scène sur la fin, de laisser mûrir la réflexion, d'essayer de voir comment d'autres structurent, de dessiner des lignes de temps… C'est parfaitement normal.

Les allers et retours dans l'écriture permettent à votre histoire de gagner en cohérence. Un regard extérieur capable de faire des critiques constructives sera d'une grande aide. J'insiste sur "capable de faire des critiques constructives" ;)

Autre astuce: bien qu'il soit plaisant d'écrire, ce ne sera pas une partie de plaisir à tous les étages, certaines étapes demanderont considérablement plus de travail et vous demanderont de l'introspection et du courage pour changer. N'espérez pas que vos proches aimeront sans condition tout ce que vous aimerez, c'est important quand on débute d'être soutenu et encouragé plus que nécessaire pour éveiller de l'intérêt dans une activité, mais ce n'est pas ce qu'on attend d'un adulte. Apprenez à recevoir les critiques sans vous sentir menacé personnellement.

Vous racontez des choses personnelles, cela ne vous autorise pas à être un trou du cul quand quelqu'un vous suggère que ce serait mieux de le raconter différemment, ou vous dit très honnêtement qu'il ne trouve pas ça bon ou qu'il ne comprend pas ce qui se passe dans l'histoire. Les retours constructifs sont précieux pour vous améliorer, c'est peut être dur à entendre, surtout quand on est étudiant et que l'on découvre que jusque là on était pas entouré de critiques professionels et pertinents. C'est l'occasion de faire mieux et de raconter des choses qui ne sont pas uniquement issues de notre expérience, d'en apprendre d'avantage sur les sujets qui nous intéressent, et de s'inspirer du meilleur comme du pire.

Relax, take it easy

Ne vous mettez pas trop la pression. Jetez des idées sans vous dire que vous devrez absolument les développer ou les appliquer. Laissez de la place aux choses qui vous plaisent, autorisez vous à les envisager juste pour le fun. Notez des trucs, même si vous allez les jeter par la suite. Faites un tour, marcher est un très bon moyen de ne pas bloquer sur un bout de récit. Ou du vélo, ou ce que vous voulez qui vous permet de changer un peu d'air, idéalement tous les jours.

Vous n'êtes pas une conscience pure et isolée du monde

Vous n'êtes pas une sphère isolée entre les galaxies tel que débute tout intitulé d'exercice de physique, nos inspirations sont importantes, nous sommes issus d'un certain historique et avons nous aussi une influence sur d'autres malgré nous. Chercher à le nier ne vous aiderait aucunement dans vos écrits.À une époque je croyais que moins je lisais ou regardais comment se théorisaient les oeuvres d'autres gens, plus je serai en mesure d'exprimer quelque chose de personnel "sans influence". Ça ne fonctionne pas bien, c'est un bon moyen de ne pas s'améliorer. Et c'est dommage d'ignorer les super travaux faits par d'autre, qui ont trouvé des astuces utile il y a de ça parfois des miliers d'années.

Tout est écrit mais rien n'est compris.

Comme dirait un certain Belge "lire un livre est en fait le meilleur investissement de temps que vous pouvez faire, cela permet de vous imprégner de l'expérience de toute la vie d'une ou plusieurs personnes en seulement quelques heures".*** Garez la maîtrise de votre attention.Cependant, un point où il est bénéfique de s'isoler c'est d'apprendre à regagner la maîtrise de son attention en supprimant les notifications de son téléphone. Voire, apprendre à vivre déconnecté, pourquoi pas écrire à la machine ou sur un papier, construire une routine avec un emploi du temps, ou pas. Mais une chose est certaine, aucune vibration de smartphone ou des appels intempestifs ne vous aideront à écrire tranquillement. Essayez le mode avion. Essayez de voir dans les paramètres du téléphone la section "notification" et désactivez tout. Vous n'avez pas besoin de ces conneries.Essayez de mettre votre téléphone dans une autre pièce, vous allez survivre. Vous n'avez pas besoin d'un flux d'info pétées en continu ou de répondre à quelqu'un qui a tort sur internet. Définissez des règles avec les autres personnes qui vivent avec vous, changez de lieu pour travailler, essayez de sortir des idées à l'oral avec un logiciel de transcription, faites des listes, changez d'activité physique, changez les idées, les possibilités sont nombreuses.Si vous aimez lire du mangasse, il en existe un particulièrement fourni sur le sujet de l'écriture d'histoire et de personnages qui met en perspective des façons radicalement opposées de pratiquer l'écriture que je vous recommande chaudement: Bakuman.Enfin, inspirez vous d'autres artistes et décortiquez comment ils ont fait, notez ce qui vous plaît, faites des schémas, des dessins pour comprendre, et apprenez à ne pas être juste en admiration béate face aux gens talentueux. Essayez de saisir ce qu'elles et ils ont fait. Notez des références à des oeuvres, sauvegardez des pages web qui vous semblent notables pour votre oeuvre, faites une bibliographie.J'aime bien voir comment d'autres disciplines construisent leur communication ou leur projets, que ce soit en biologie, en architecture, en ingénierie, ou avec des gens qui font des vidéos pour critiquer les films voire les nanars avec plus ou moins d'humour et de bonne foi. Beaucoup de disciplines peuvent nourrir votre réflexion dans d'autres domaines. C'est souvent comme ça que ça se passe dans la recherche scientifique d'ailleurs.Soyez fous, vous pouvez même demander directement à d'autres auteurs comment ils et elles font, à distance ou en allant à leur rencontre. Vous verrez que la plupart du temps ils seront ravis d'en discuter.N'ayez pas peur du mot fin.Les histoires se finissent, certains auteurs auront du succès uniquement sur un de leurs titres, sur une saga, certes, mais il faut savoir avancer aussi en tant qu'auteur ou autrice.

Laissez vous de la place pour grandir en tant qu'artiste.

À vous de jouer.

Sketches de Toulouse

Quelques jours à Toulouse étaient l'occasion de se voir avec Regulus et Aube, on a visité le pays malgré la grisaille, revu la cité de l'espace et ses ouatmille trucs à voir et à essayer (y'en a plein, on ne peut pas tout voir en une seule journée X)), tester un restaurant végé vachement sympa nommé la Faim des haricots. omnomnomnom! C'était un peu notre reuvayvaule de la petite vadrouille.