on un dessin.
Si toi aussi tu t’es toujours demandé ce qu’est un workshop dans le domaine de l’art, et que les explications qu’on te donne ressemblent à « bah c’est un workshop », moi Elmuth Perchu j’ai explication.
Ce n’est pas un magasin de travail. C’est un évènement réunissant plusieurs personnes afin qu’elles réalisent un travail artistique dans un cadre scolaire.
Donc en pratique il faut rassembler des élèves qui ne se connaissent pas, qui ne font pas les mêmes études, qui si possible ne parlent pas la même langue et qui quand bien même si ils se trouvait qu’ils avaient une chance de parler Anglais tous les deux, doivent tout faire pour résister aux tentatives de socialisation de l’autre groupe. Ensuite, des personnes dotées d’autorité éducative donnent des consignes à suivre ou bien font une conférence, ou une interview sans faire intervenir le public. (c’est péché)
Et zou c’est parti pour faire un travail.
Après réalisation du travail chacun présente ce que son sous groupe a réalisé en mettant en avant son originalité par rapport aux autres groupes. et puis un supo et au dodo.
ou alors ça ne se passe comme ça que dans l’université de Shanghai ou j’ai été.
Nan en fait c’était fun ce workshop si on met de côté la non sociabilité des étudiants locaux. La conférence de notre ami Renaat (compositeur électronique et sinologue de Belgique habitant la chine depuis 1 an et demi) à propos du pouvoir pas universel de la musique était vraiment bien foutue. Un Anglais impecable (une des 4 seules personnes avec un accent Anglais crédible que j’aie vu en 2 semaines de Chine. les autres étaient 2 profs de cette université dont une a le même accent que Raj dans the big bang theory, une vendeuse du temple yuyuan, et une apparition de Confucius).
Pour montrer que la musique avait un pouvoir sur l’interprétation d’une scène mais que cette influence dépendait d’un train culturel et non pas d’un absolu il a pris quelques extraits de musiques et a demandé aux élèves de réaliser un dessin en environ 5 minutes en relation avec ce qu’on entendait.
Les autres élèves n’ayant pas une formation relative au dessin ou a l’illustration devaient trouver des images sur le net. (on était avec des étudiants en com’ visuelle).
le 1er extrait était issu du carnaval des animaux.
2e: des enfants dans un parc.
J’avais cette image en tête:
Et j’ai donc fait ceci, qui ressemble a aber.
3e une musique avec des cuivres du genre film glorieux.
donc bon, moi ça m’a fait penser a du peplum et a 300, histoire de faire dans le neuf.
4e musique des chants de moines vocalisant gravement et longuement.
Je voulais faire une image avec des moines tibétains qui se prenaient une bière et rotaient longuement avec leur choppe à la main.
Mais comme on était en groupe de 5 sur ce coup là on a décidé de faire un cadavre exquis. Pour certains le chant inspirait des images d’afrique, d’amérique du sud, de mongolie. Donc zou, on délimite la feuille en 6 cases et chacun son tour on dessine sur une case en cachant les autres sauf la précédente. Comme on était 5, sur la 6e case on a tous dessiné en même temps.
Wala, si vous y comprenez quelque chose vous êtes très forts 😀
On a eu le loisir aussi de papoter en Français avec un étudiant local qui nous a un peu parlé de la Chine et de son école qui apparemment enseigne des choses venant de plusieurs pays, ce qui est bien. Parce que la Chine, non contente de vivre une censure internet, traduit en chinois la plupart des titres musicaux que l’on peut écouter sur les radios locales.
J’avais aussi remarqué comme les publicités présentent soit uniquement des chinois (ce qui soulèverait des associations si en France on ne mettait sur les pubs que des personnes à la peau claire, parce que hein, mettre des quotas de couleur de peau c’est une super idée pour faire reculer les discriminations), soit des américains qui ne ressemblent à personne tant ils sont photoshopés ou juste une proportion infinitésimale de la population de Chine.
Allez comprendre.
Notre ami nous a aussi parlé de la non criminalité, mais néanmoins de vols et de l’hypocrisie ambiante qu’ont les chinois vis à vis des étrangers.
Perso je pense qu’il exagérait légèrement sur l’hypocrisie.
J’étais aussi étonné de voir comme les élèves avaient du mal à parler Anglais dans les universités qu’on a visité où pourtant les cours sont prétendument donnés tout en Anglais.
Alors voilà, il ne faut pas croire que les chinois sont renfermés sur eux même et qu’ils n’ont pas envie de communiquer avec des étrangers comme nous.
J’en veux pour preuve cette situation assez génante où un chinois semblait très déterminé à faire connaissance avec moi alors qu’on était dans un wagon de nuit où tout le monde s’entassait au milieu des rangs et sur les tables pour pouvoir dormir. (nan mais sérieux on a pas idée de vendre autant de places DEBOUT dans un train qui ne fait AUCUN ARRET pendant près de DOUUUUUUUZE HEURES).
et donc, le mec en question (en english) me disait que j’avais des poils de bras très longs,(il voulait toucher) et que c’était « very good ».
Sans parler du nombre de fois où il a cru que je ne le voyais pas me prendre en photo avec son tel portable… >.>;
Enfin voilà, maintenant je sais ce que c’est qu’un workshop, et que décidément utiliser des mots anglais quand on en a pas besoin c’est juste trop HYPE!! ou kikoo, ça marche aussi. Méfiez vous du kikoo qui sommeille en les personnes qui sont hiérarchiquement au dessus de vous
On m’aurait dit « atelier » j’aurais tout de suite compris. BORDEL!!