Rose au coeur

J’ai participé au projet Rose au coeur, lancé par Zelia. C’est un livret d’illustrateurs pour aider la recherche contre le cancer du sein, avec plein d’infos pratiques pour aider à la prévention.

Vous pouvez soutenir le projet sur leechi (plus que 7 jours), ou en partageant la page facebook et venir aux dédicaces au kawaii café de Paris le 11 Octobre 2014, de 14 à 19h.
20 rue de Nemours – 75011 Paris.

Tropique noir

 Je ne vous l’avais pas dit, mais je suis noir.

Si je suis noir c’est juste une question de bronzage après ces quelques heures à lire sous le soleil des tropiques. Mais ce n’est pas le cas pour tout le monde, et dans le monde des dessineux, où sont les noirs? Noir, c’est un mot qui évoque l’effroi pour bien des cultures, surtout si on le prononce à la campagne, ou dans le 16 e arrondissement. C’est un peu comme l’article qui a le vent en poupe dernièrement: doit-on se cosplayer selon sa morphologie?

Comprendre: a-t-on le droit d’être différent de ce qu’on attend de nous? Corollaire: est il permis d’être moche? a-t-on le droit de se déguiser comme on le veut ? pour cette dernière question, il est semble que non. Pour les mêmes raisons qu’on ne peut pas prénomer un nouveau né Adolf. Moi je serais plutôt pour dire au peuple de se cosplayer comme bon lui semble, bande de totalitaristes du bon goût!

Pouvons nous parler de « gens de couleurs » comme disait mère grand sans que l’on appelle au point godwin ? On va essayer.

Race ta peau poule os

Si vous avez eu des cours d’anglais comme moi entre les années 95 et 2007, on a dû vous faire un méga topo sur le racisme à presque chacun de vos cours. L’éducation nationale a mis le paquet, si bien qu’ajourd’hui noir n’est plus une considération graphique, mais un mot tabou. Dire noir dans une phrase, c’est s’attendre à ce qu’il y ait un lourd qui dise « c’est du racisme » à tout va. Au lieu de faire comprendre que le racisme « c’est croire qu’il y a plusieurs races d’humains, et donc que la supposée race à laquelle on appartient est meilleure que les autres », on en est plutôt à une étape où le commun des mortels est d’accord pour dire « il ne faut pas dire noir, sinon on est raciste ». Ce qui est complètement con, pardonnez moi l’expression.

Le sombre tabou

Cet essor du mot tabou se renouvelle avec le sexisme qu’on entend pour un oui et pour un non. Bien sûr, racisme et sexisme existent, mais personne n’est d’accord sur ce qui en est ou n’en est pas.

Blanc et Noir ne sont pas des couleurs, ce sont des valeurs comme on peut l’apprendre auprès des sémio-nazis (et en cours d’art plastique),

Et donc…

Dans mes dessins, pourquoi y’a t il que des personnages caucasiens?

Parce que j’en fréquente très peu, bien malgré moi, mais pas seulement. 

Saviez vous que des personnes non caucasiennes, quand elles se dessinent ne vont pas se donner la peine de se colorier la peau? Il y a une raison très simple à ça: on ne dessine pas tout ce qui est présent, et très peu de dessinateurs investissent leur style dans l’iconique, le naturisme.

à lire sur le sujet chez nioutaik.fr : 

Pourquoi croit-on que les personnages de mangas sont blancs/caucasiens ?

la faute au blancocentrisme.

Notre perception du monde est biaisée (avec deux i) via les lunettes de notre éducation, de nos attentes, et autres préjugés. Avant de découvrir la fission atomique, Albert Einstein disait que:

 la culture, c’est la somme des préjugés qu’on a assimilés entre 0 et 20 ans. Et il est plus difficile de détruire un préjugé qu’un atome.

C’est pourquoi il existe des chocs culturels.

à ce propos je me souviens, étant en maternelle en cours de dessin: un camarade avait dessiné un paysage, des personnages, et en haut de la feuille, une quinzaine de soleils alignés. Un enseignant demande pourquoi avoir dessiné autant de soleil alors qu’il n’y en a qu’un seul. L’enfant répondit que c’était pour éclairer partout.

Drôle et étonnant.

Mais revenons à nos moutons noirs.

Des cartes de fidélité culturelles

Ce que je dessine correspond à des choses que je peux imaginer, inspirée de choses vécues, même si je raconte souvent des fictions. Je me demande si la cohésion entre les gens ne tient pas juste au fil des goûts commun, ce qui expliquerait pourquoi chacun se construit des façons d’agir, un vocabulaire, une posture, des activités limitées par leur éducation. Chaque groupe culturel y va de sa carte de fidélité et de son intolérance propre. Nous avons beau être ouvert aux autres, ils ne seront pas forcément disposés à nous recevoir et prendre le temps de nous faire découvrir leur culture.

Par exemple, je pense que si je ne fréquente que peu de personnes noires c’est une simple question de gouts musicaux imposées par la carte de fidélité « je me reconnais comme noir ».

Dans Qzine, on essaie de représenter des personnages de toutes les nations, et c’est une bonne chose même si y’a encore du boulot de ce côté là. Déjà que c’est pas évident d’avoir des illustrations mettant en scène des hommes, hein bon.

Bien sûr il ne faudrait pas tomber dans le penchant inverse: exiger un quota de chaque représentation de continent, de chaque âge, de chaque taille de slip dans chaque représentation visuelle. àa pourrait fait un mème très fun, mais penser sérieusement que ça suffirait à régler les inégalités que subissent toute personne au physique semblant étranger à la « mère patrie France » c’est très niais. et ça prendrait tout plein de place pour faire une image, on y verrait plus rien. Autant faire un selfie de la planète terre et marquer dessus ce qu’on doit voir.

Je vous ai menti, en fait je ne suis pas vraiment noir. Contairement à Maliki. Enfin, y’a une astuce.

J’en profite pour démentir d’autres rumeurs à mon sujet.

Breffe, j’essaierai de diversifier l’ethnie de mes dessins.

C’est un message d’espoir que je vous tends aujourd’hui, car, surtout si vous habitez en ville comme de plus en plus de gens, vous savez qu’un gens bon n’est pas un sale ami. Et que tout bronzage et religions confondus il existe des gens bons. Si votre seule ouverture sur le monde se limite au journal télé vous risquez de rater toutes ces personnes intéressates à la culture différente de la vôtre, tout ça parce que les chaînes ont besoin de sensationnel, de criminel et d’autres horreurs pour lesquelles on fera porter le chapeau aux étrangers, au lieu de se remettre en question.

 Amour sur toi public.

En cadeau, la chanson des années 80 « Tropique » de Muriel Dacq, avec des acteurs épiques.

des rêves et des tiroirs

C’est drôle de voir comme sont rangés les rêves dans notre imaginaire. En se réveillant on a des plugins qui se débranchent et d’autres qui se rebranchent, amenant avec eux leur système logique propre.
On se souvient d’où on dormait, parfois ce n’est pas l’endroit où l’on s’attendait être. L’impact émotionnel entre le n’importe quoi du rêve dans lequel on était et le retour au réel donne de drôles de choses. C’est le moment on nous disposons de peu de temps pour savoir ce qu’on va garder en mémoire pour l’examiner plus tard ou raconter quelque chose d’épique sur son blog.
Pour certaines personnes la transition peut mettre un temps fou à se faire.

Comme si, on rangeait notre personnalité dans un tiroir. Il semblerait d’ailleurs que nous ayons deux consciences en chacun de nous, une muette et une douée de parole constituant le fil de nos pensées. Les deux contrôlant ensemble l’intégralité de notre corps. Ce phénomène complètement dingue à première vue, a été mis en évidence à l’aide de personnes dont les deux hémisphères du cerveau sont si indépendantes (coupées physiquement l’une de l’autre) que toute une moitié du corps agit de façon totalement inconnue de la partie capable de s’exprimer oralement. Mais qu’il existe deux Nous à l’intérieur de notre tête. Deux, pour tout le monde, pas un. démo chez GCP Grey:

C’est ainsi, que l’on peut ouvrir un tiroir et en fermer un autre. Je suppose.