deux bons moyens de savoir de quel bord #politique se situe un média ou une personne qui reporte des #médias :
– examinez ses tendances en mesurant de quelle type de personne elle rapporte les thèses et dans quelle proportion de temps, comme le fait #acrimed . Ce média donne-t-il plutôt la parole à des présumé coupable ou présumé victimes dans une affaire de scandale,, plutôt du côté des exploitants ou des exploités, de la puissance ou de la naissance modeste généralement.
– examinez un truc que personne ne pense examiner: les rapports d’erratum et explications de décisions de modération.
Savoir d’où vient l’argent et quelle est la hiérarchie de commande, ou de quelles familles provient le pognon est aussi un indicateur, mais ça ne vous emmènera pas loin. Regarder les couleurs dominantes d’un journal peut être trompeur (voir aussi greenwashing)
Il est très important de noter si un média ou une personne est incapable de se remettre en cause, ou de reconnaître ses erreurs et les corriger, ou de tirer du sens de ses erreurs passées.
Si vous n’avez aucune idée de comment estimer la fiabilité d’une affirmation, ou à évaluer la parole d’un expert, vous êtes très fortement enclins à propager des choses erronées, accentuant du harcèlement, voire creuser votre propre tombe ou embarquer vos proches dans des choses vraiment pas très sympa. Par exemple, des dérives sectaires, des commerces pyramidaux, des arnaques en tout genre, mais aussi du trafic d’humains, ou de la destruction de l’autonomie des personnes, de l’accès au soins et des abus de faiblesses, avec ou sans dogmes religieux ou néolibéraux.
Donc méfiance avec son propre pouvoir de reproduction des idées et avec la maîtrise de votre attention, particulièrement si vous passez du temps à réagir à des choses qui vous énervent, en ligne ou en live.
Ménagez vous, essayez de vraiment comprendre les différentes composantes d’un sujet, prenez soin de ne pas réagir systématiquement, de prendre du recul avec un sujet, de comprendre qui vous influence sur ce sujet et quelles sont les limites de votre autonomie critique.
Et fuyez les personnes qui trouvent nuisible le simple exercice de la remise en question, de la réflexion, de l’examen mesuré du réel, ou qui veulent vous faire croire que n’importe quelle proposition est aussi valable que n’importe quelle autre. Questionnez votre notion de l’intuition et du « goût du vrai » comme dirait l’autre.
Vous DEVEZ pouvoir développer votre propre réflexion pour tous les domaines et pouvoir le faire hors de la place publique, sans qui que ce soit pour vous interdire de vous renseigner. Et vous devez comprendre que croire un truc ne suffit pas à le rendre vrai dans le monde réel. Si vous avez été pendant longtemps dans une position vous forçant à croire des choses qui sont en réalité fausses, en partie ou totalement, ou à mille lieues du monde réel, vous DEVEZ aussi pouvoir changer d’avis, le reconnaître, formuler des divergences d’opinions. Tout le monde peut se tromper, et tout le fait le fait régulièrement sans le savoir, et c’est bien normal.
N’oubliez pas d’attaquer les arguments pour ce qu’ils sont, et pas ce dont ils ont l’air, ou la personne qui les porte. Vous n’êtes pas non plus obligé d’attaquer un sujet, encore moins sur une plateforme ne vous laissant que 10 secondes de parole. Certaines choses ne peuvent tout simplement pas être communiquées dans leur résumé. E = mc2 ou « on peut rire de tout mais pas avec tout le monde » ça semble facile à dire rapidement, mais sans la version longue on n’y verra pas du tout le même sens. Gagnez votre temps à l’employer dans vos combats de façon utile. Commence par examiner ce qui est utile pour vous, pour vos causes, et quelles leçons tirer dans quelle proportion.
L’intuition est importante, mais elle n’est pas suffisante à examiner la qualité d’une information. Le bon sens ne suffit pas.
Prenez un sujet que vous aimez défendre en utilisant un argument que vous utilisez souvent. Essayez de tester sa robustesse en cherchant les failles de ce qui le soutient, plutôt qu’en touchant le moins possible à ce qui pourrait vous faire changer d’avis. N’ayez pas peur de le faire, si vous trouvez que ce n’est pas solide, vous devriez probablement arrêter de l’utiliser. Vous pourriez aussi apprendre en quoi la base est bonne et vous sentir davantage en confiance à l’utiliser, et à pouvoir développer ses fondations si besoin.
Indice important « machin qui est un type vachement charismatique l’a dit donc ça doit être vrai » n’est pas suffisant pour dire qu’un énoncé est robustement établi.
Mais si en apprenant que vous argumentez des choses fausses et que même si vous mentez vous souhaiter toujours affirmer ces choses fausses, demandez vous sérieusement si vous servez une bonne cause en mentant à tout le monde, tout le temps.
Vraiment.
Infantiliser tout le monde n’est pas, à mon avis, une bonne chose, même si vous êtes persuadés que les choses pressent ou qu’elles sont plus importantes que tout. Je ne vois vraiment pas comment ça pourrait bien se passer sur le temps long.
Nous n’avons pas un temps infini, choisissons nos combats.
Prenons le temps de vivre autre chose, de construire aussi en dehors de ces apparences de soldat au service d’une cause, prenons le temps de vivre des chouettes choses si on le peut.
Pour d’autres, il est hors de question de faire autre chose de son temps que « se vider la tête ». Ce qui revient à abandonner tout contrôle dans sa vie, à toute compréhension, à tout aspect acteur de sa propre vie, et à renoncer à toute autonomie au sens large. Ce qui est à mon sens un énorme gâchis si c’est un comportement constant.
Y’a une notion pour ça parait-il, « la fatigue d’être soi » et donc de devoir s’opposer plus ou moins souvent à toute contrainte de domination. ça demande un effort de temps à autre si on a eu du bol à la naissance, ou à chaque instant pour les gens ayant eu le moins de chance.
Je vous invite d’ailleurs à remettre en question cette façon d’estimer la ligne politique d’un média.
Et bonnes vacances pour les gens qui en ont.